Aujourd'hui je vais partager avec vous une anecdote qui m'est arrivée hier (et oui c'est tout frais) et qui va nous amener au douloureux moment de "la remise en question".

Depuis le mois de septembre j'emmène mon fils de  4 ans à la maternelle tous les matins. Et depuis le début (bientôt 5 mois) il y va à reculons. Maux de ventre, pleures, vomissements, j'en passe et des meilleures... Avec ma petite expérience psy j'essais plusieurs méthodes pour que cela s'arrange. Je précise qu'une fois que je suis partie tout va bien, c'est un petit garçon attentif et plein de vie. Je discute beaucoup avec lui, lui explique pourquoi c'est important d'aller à l'école, lui demande ce qu'il ressent...

Bref les mois passent et la séparation du matin est toujours difficile. J'en arrive à me fâcher mais là encore aucun résultat. Et hier comme tous les soirs je vais chercher le petit à 16h30. Le maître est là, je lui demande si mon fils a eu mal au ventre, il me répond que oui un peu le matin mais rien de bien grave. Je lui dit en riant "j'espère que ça va s'arranger cette histoire de séparation car je trouve que c'est long !". Il me regarde un peu gêné et me lâche :"c'est un peu votre faute vous savez, vous êtes toujours la dernière à partir de la classe le matin, vous faites trop traîner le départ. C'est vous qui entretenait le problème...". Je bredouille une sorte d'excuse, rouge de honte, je le salue et sors avec mes enfants. Les larmes me montent aux yeux, je ressens de la colère mélée à de la tristesse. De quel droit ce type me dit il comment élever mon fils ? As-t-il des enfants ? Je suis coach je sais ce que j'ai à faire ! Je remonte en voiture direction le supermarché.

Pendant tout le trajet je repense à ce qu'il m'a dit, ses mots résonnent dans ma tête... Je me revois le matin... Oui c'est vrai je suis toujours la dernière à partir, oui c'est vrai c'est moi qui ai du mal à le laisser, oui c'est vrai j'anticipe trop les mauvaises choses que pourrait ressentir mon fils. Je lui demande constemment comment il va, ce qu'il fait, où il est... Merde ! Le maître a raison c'est en partie ma faute... Mais pourquoi est-ce que j'agis ainsi ? Après la colère vient une sorte de culpabillité, pourquoi ? Je réfléchis rapidement, 2 pistes me viennent spontanément, j'ai moi-même un mauvais souvenir de mes entrées en classe, mes parents travaillaient et j'arrivais à l'école bien avant l'heure d'ouverture, je n'allais pas à la garderie (c'était trop cher) j'attendais seule devant les grilles, été comme hivers. Je me souviens de la peur... La solitude et l'insécurité. Est-cela ? Pourquoi je ne suis pas comme ça avec mes filles ? Juste avec mon garçon ? Seconde hypothèse, j'ai peur de passer à côté d'un traumatisme qui amènerait mon fils à devenir comme mon père (un être perdu et depressif)...

Je n'ai aujourd'hui pas la réponse à la raison qui a fait que je me suis conduite comme ça sans m'en rendre compte, mais le fait d'en avoir pris conscience à débloqué quelque chose en moi. Je vais foutre la paix à mon bébé (qui n'en est plus un...), tenter d'essayer de ne plus trop m'inquiéter pour lui, ne pas transposer mes peurs sur lui...

Voila le déroulement d'une remise en question... J'aime ça, même si ça fait mal, c'est toujours bon de sentir qu'on a avancé... Pour qu'une remise en quesiton soit vraiment efficace il faut inévitablement être ouvert, ne pas se braquer (pas trop !). Prendre le temps de la reflexion.

Le cycle de la remise en quesiton est simple et clair :

- une information est donnée

- notre esprit se défend, c'est l'heure de la colère

- la reflexion amène la culpabillité, la honte

- l'acceptation amène à l'action correctrice

Accepter ses erreurs, les reconnaître, permet d'agir pour les corriger. C'est vrai que c'est très douloureux et que cela peut être long (certaines étapes pouvant durer plus longtemps que d'autres) mais à force d'entraînement l'action est mise en place rapidement et les étapes qui prenaient autrefois plusieurs jours se déroulent en quelques heures...

Merci à ce maître qui a oser me dire une vérité que je refusais d'entendre...

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